La prise d’otage en Algérie
Cette prise d’otage, par son ampleur, me rappelle celle réalisée par une cinquantaine de djihadistes tchéchènes au théâtre de la Doubrovka de Moscou le 23 octobre 2002 pendant la comédie musicale Nord-Ost. Ils réussirent en plein centre de Moscou à prendre et à retenir en otage durant trois jours les 850 spectateurs. Des femmes terroristes portant des ceintures d’explosifs furent réparties dans le théâtre menaçant de faire écrouler le toit en plaques de béton sur les spectateurs en cas d’assaut.
Cette prise d’otage a tenu le monde en haleine du 23 au 26 octobre. Le 25 octobre Poutine promis même la vie sauve aux terroristes s’ils relâchent les otages.
Elle se termina pourtant tragiquement quand à l’aube du 26, les forces spéciales russes donnèrent l’assaut après avoir introduit dans l’enceinte un gaz paralysant. Le bilan fut terrible. 39 terroristes furent tués et plus de 100 otages décédèrent des suites de l’inhalation du gaz. Les terroristes n’en tuèrent directement que deux.
Les négociations entreprises dès le 23 soir avec les terroristes permirent la libération le 24 octobre de 17 personnes le matin puis d’une femme et deux enfants l’après-midi ; le 25 11 personnes et huit enfants furent relâchés. Ces libérations ont en partie été négociées par des personnes privées contre des rançons remises à l’extérieur à des complices.
C’est probablement un scénario de ce type auquel on va assister.
Certains pays non directement impliqués dans le conflit malien vont tenter de négocier la libération de leurs ressortissants en payant des rançons mais en définitive les forces spéciales algériennes donneront l’assaut probablement au plus tard samedi ou dimanche.
Il en effet inimaginable que les algériens envoient à AQMI un autre signal que celui de la fermeté. Les terroristes qui se sont lancés dans cette prise d’otage le savent : ils ne peuvent se sortir vivants de cette aventure sans se renier.