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Table ronde « Innovation et intelligence économique »

Le CNISF a organisé le 8 juin 2007 une table ronde au 3ème Salon européen de la recherche et de l’innovation, à Porte de Versailles, sur le thème Innovation et intelligence économique.

CNISF

En introduction, Robert GUILLAUMONT, fondateur et Secrétaire Général de l’Académie de l’Intelligence Économique, et président de la table ronde, a souligné l’importance de l’intelligence économique comme soutien à l’innovation et à la protection de l’image de l’entreprise.

Pour innover, il faut susciter les projets de groupe, et stimuler le partage de l’information. Ludovic EMANUELY, directeur du département « Marketing, Multimédia et Sourcing » de Servair a présenté les conditions de la créativité à travers une approche industrielle pratique conduite par le groupe Lafontaine. Il est nécessaire de se réunir pour échanger, penser et construire ensemble, identifier les attaques en croisant l’information, et se défendre. L’activité du groupe se situe en complément d’une nécessaire veille stratégique au sein de chaque entreprise.

L’Amiral Pierre LACOSTE a souligné que la montée en puissance des activités d’intelligence économique était la conséquence d’une part de la mondialisation, notamment depuis la fin de la guerre froide, d’autre part des innovations scientifiques des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les USA sont partis à la conquête du monde de l’information. La lutte est ouverte. Après des débuts difficiles, principalement pour des raisons culturelles, la France s’ouvre à ces activités, grâce à des formations spécialisées, essentiellement de niveau DESS.

Cette démocratisation a apporté un besoin fort d’outils adaptés, outils que le général Jean-Bernard PINATEL, président de la Fédération des Professionnels de l’Intelligence Économique, a présenté brièvement. Les informations à traiter sont innombrables et impossible à analyser manuellement. Les attentats du 11 septembre auraient pu être évités si certaines informations avaient pu être croisées. Des outils performants existent à la disposition des chercheurs, à même de prendre en charge un volume conséquent d’information (400 000 documents par jour) et ce, de manière multilingue. L’Europe a pris de l’avance sur la création et la mise en œuvre de ces outils. L’IE prend ici son sens de science de l’anticipation, permettant d’extraire l’information pertinente aux décisions.

Dominique GUERRE, consultant en propriété industrielle auprès du cabinet Germain et Maureau Paris et Lyon, a rappelé que le brevet était un bon moyen de protection de l’information, mais aussi un outil de management. L’information doit être considérée comme une valeur et une richesse du patrimoine. Dans une industrie innovante, la surveillance des brevets des concurrents est une nécessité, surtout lorsque l’innovation se résume à une information dématérialisée et potentiellement publique. Les brevets couvrent le besoin de régulation. Ils permettent de contrôler pendant une durée déterminée l’utilisation d’une invention industrielle. Ce contrôle est assuré par l’état qui, en contrepartie, divulgue ces informations.

Les brevets ne couvrent pas tout. Et ils présentent l’inconvénient de divulguer l’information. Maître Thibault du Manoir de Juaye, avocat à la Cour, a rappelé que l’arsenal légal dispose de quelques éléments comme le Code Pénal article 410-1, le Code des marchés publics, et l’article L152-7 du code du travail. Mais ces textes ont tous des limites. Une proposition de loi de Bernard Carayon vise à mieux protéger l’information à caractère économique.

En conclusion, le président de la table ronde a rappelé que nous étions tous des acteurs de l’information.

La conférence a été suivie d’une série de questions de l’assistance.

Date : 8 juin 2007

Source : Table ronde « innovation et intelligence économique »


  1. Bonjour,

    Pour quoi ce mal Français … Pourquoi minorer l’importance de l’Intelligence Économique, alors que d’autres pays considèrent l’Intelligence Économique comme indispensable à la conquête des marchés à travers le monde. J’ai appris à l’École de Guerre Économique de Paris, dirigée de Mains de Maître par Christian Harbulot, combien il est impérieux de développer cet « état d’esprit » au sein des PME/PMI qui de plus en plus sont en concurrences avec des PME/PMI d’autres pays, dans un monde « Globalisé »… Plus qu’une démarche défensive, nous devons développer une démarche « offensive »…
    Contrairement à une idée reçu, l’Intelligence Économique n’est pas un « repli sur soi même » bien au contraire, cela permet « d’attaquer » des marchés sur lesquels nous ne sommes pas présents par manque d’informations.
    Bien entendu les Grands Groupes ont un savoir faire, mais tout le monde s’accorde pour dire que l’emploi, ce sont les PME/PMI.

    Certes au niveau Régional, local, des structures existent et sont mobilisées, mais à quand une véritable Politique Nationale sur ce sujet, au même titre que d’autres pays ?

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