Crimée : pourquoi Poutine joue son moment Brejnev et l’Occident son moment Sudètes
La Russie vient d’annexer un nouveau territoire, la Crimée. Une situation qui n’est pas sans rappeler d’autres évènements géopolitiques qui ont changé le cours de l’Histoire, comme l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS de Brejnev ou encore l’annexion des Sudètes par l’Allemagne d’Hitler.
Atlantico : Tout semble donner l’avantage à Vladimir Poutine depuis l’intervention en Crimée, bien que d’aucuns pensent qu’un succès aussi rapide pourrait se retourner contre lui. Les événements d’Ukraine et de Crimée ne sont-ils pas, d’une certaine manière, comparables à ceux d’Afghanistan ? Peut-on parler « d’instant Brejnev » pour Vladimir Poutine ?
Kevin Limonier : Il est très difficile de comparer l’intervention en Afghanistan avec celle de Crimée. Les contextes géostratégiques et tactiques sont très différents. Néanmoins, là où le parallèle est juste, ce n’est pas tant dans l’intervention elle-même que dans les conditions dans lesquelles celle-ci s’est produite. L’invasion de l’Afghanistan, avait été décidée à un moment crucial de l’histoire de l’URSS : Brejnev était au pouvoir depuis plus de quinze ans, et la société soviétique connaissait ce que les historiens ont appelé la zastoï, ou la stagnation en français. C’est une période caractérisée par une faible croissance en URSS, ainsi que par des mutations sociales sans précédents (urbanisation galopante, apparition d’une « bourgeoisie » soviétique…) qui entraîna l’apparition d’une dissidence de plus en plus importante. En parallèle, le pouvoir de Brejnev n’était plus aussi assuré qu’auparavant. Dans ce contexte, l’intervention en Afghanistan devait tout à la fois satisfaire les conservateurs du Parti et montrer aux occidentaux, alors abreuvés des ouvrages de Sakharov ou de Soljenitsine, que l’URSS demeurait une grande puissance. Aujourd’hui, trois ans après les grandes manifestations de l’hiver 2011 qui avaient jeté des dizaines de milliers de russes dans la rue, la situation n’est pas sans rappeler celle de la zastoï : l’économie russe a des difficultés énormes à sortir de sa situation rentière dépendante des hydrocarbures, et l’émergence d’une classe moyenne en quête de transparence sape la légitimité d’un pouvoir corrompu. La Crimée, comme l’Afghanistan, c’est avant toute chose un spectacle destiné à contrecarrer ces mutations pourtant bien trop profondes pour que cela y change, à long terme, quelque chose.
Jean-Bernard Pinatel : Poutine ne fait que répondre par un coup de force à un autre coup de force qui s’est produit en Ukraine avec la complicité des européens et l’appui des Etats-Unis.
Nous sommes à ses yeux coupables d’avoir applaudi à un coup d’État : un Président, certes corrompu mais qui ne l’est pas en Ukraine, démocratiquement élu en 2012 lors d’élections qui ont eu lieu sous contrôle de l’OSCE, a été chassé par des manifestants dont le fer de lance étaient des ultranationalistes qui, il y a peu de temps encore, vouaient un culte aux nazis et aux SS.
Comment pour Poutine ne pas réagir à cette provocation qui n’était pas la première. Entre 2002 et 2004, les États-Unis ont dépensé des millions de dollars afin d’aider l’opposition ukrainienne à accéder au pouvoir [1]. Des millions de dollars provinrent aussi d’instituts privés, comme la Fondation Soros et de gouvernements européens. Cet argent n’est pas allé directement aux partis politiques. Il a servi à « promouvoir la démocratie », comme le déclare le gouvernement américain. L’argent a transité par des fondations et à des organisations non gouvernementales qui conseillèrent l’opposition, lui permettent de s’équiper avec les moyens techniques et les techniques publicitaires les plus modernes. Un câble américain du 5 janvier 2010, publié sur le site Wikileaks (voir ici), montre l’implication de la Pologne dans la transition et l’effort démocratique des anciens pays de l’Est. Le rôle des ONG y est notamment exposé. Les câbles Wikileaks témoignent de l’effort constant et de la volonté continue des États-Unis d’étendre leur sphère d’influence sur l’Europe de l’Est, comme en Ukraine, ces dernières années.
Pour moi en utilisant une expression « footballistique : c’est un à un, la balle au centre » et place à la diplomatie car Poutine n’a fait que réagir à ce qu’il considère comme un coup de force de l’Occident.
Quels sont les risques pour Poutine et la Russie qu’il a bâtie ? De quelle manière l’indépendance de la Crimée pourrait être préjudiciable au Kremlin sur le plan stratégique ?
Kevin Limonier : Le principal risque est que cette fuite en avant patriotique à laquelle se livre Vladimir Poutine se retourne contre lui. Il n’est pas bon de flatter le réflexe nationaliste alors que le pays est en proie à toutes sortes de maux. Sur le plan stratégique, une Crimée indépendante (ou même une Crimée russe), amènera à des sanctions occidentales qui se feront sur le long terme, en décalage total avec le « show » auquel se livre Vladimir Poutine. Cela pourrait par exemple engager les européens à d’avantage diversifier leurs approvisionnements énergétiques (on pense notamment au gaz de schiste américain) et à entraver les processus de transferts technologiques. Cela serait fatal à une économie russe encore bien trop dépendante des hydrocarbures, et qui a justement besoin de transferts technologiques pour créer une croissance « durable ».
En parallèle, l’inaction de l’Occident ne permet-elle pas de se demander si les vieilles démocraties européennes ne vivent pas leur « instant Sudètes » ? La Russie gagne la Crimée, l’Occident prend des sanctions à la fois politiques et économiques qui semblent peu courageuses, que peut-on dire du message envoyé au reste du monde ?
Jean-Bernard Pinatel : Le message que nous envoyons à la Russie : « l’Europe n’est qu’une vassale impuissante des intérêts stratégiques américains [2] qui eux ont été clairement définis par Zbigniew Brzezinski dans son livre « Le grand échiquier » publié en 1997. L’ancien conseiller national à la sécurité des Etats-Unis y faisait sien les deux concepts, forgés par Mackinder, « d’Eurasie [3] et d’Heartland », et reprenait à son compte sa maxime célèbre : « qui gouverne, l’Europe de l’Est domine l’Heartland ; qui gouverne l’Heartland, domine l’Ile-Monde ; qui gouverne l’île-Monde domine le Monde ». Il en déduisait « Pour l’Amérique l’enjeu géopolitique principal est l’Eurasie ».
Cette crise confirme ainsi ce que tous les observateurs savaient déjà que l’Europe est incapable de définir une politique étrangère conforme à ses intérêts stratégiques permanents et, en particulier, la France. Le Général de Gaulle avait élaboré une politique étrangère conforme aux intérêts de la France en la fondant sur des grands principes, comme la « liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes » et sur des déterminants géopolitiques et stratégiques comme « l’Europe de l’Atlantique à l’Oural ». Sous la Présidence de Hollande et de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, elle est désormais strictement assujettie à des intérêts qui ne sont pas ceux de la France. Notamment parce que François Hollande, depuis 23 mois, a été incapable de prendre les mesures de redressement économique qui nous libéreraient du bon vouloir des marchés et des investisseurs anglo-saxons.
Cette vassalisation française aux intérêts stratégiques américains est particulièrement triste à observer en 2014, année où l’on s’apprêtait à célébrer les 120 ans de l’Alliance Franco-Russe.
Observons, dans cette crise, que les Anglais, eux, pensent d’abord à leurs intérêts et ont lâché les américains. En effet, la santé économique de la Grande-Bretagne est désormais étroitement liée à la City, elle-même première place financière où s’investit l’argent des oligarques Russes. Ce n’est pas étonnant quand on sait que ce concept « d’intérêts permanents » a été popularisée par Benjamin Disraeli qui reprochait en 1852 au premier ministre britannique Robert Peel « de ne donner pour base ni à sa politique ni à la vie de son parti aucun principe élevé et permanent, de mettre sa gloire dans l’habileté des compromis et dans le succès d’expédients temporaires, au lieu de la placer en des idées largement conçues, franchement proclamées et fidèlement pratiquées » [4]. Un siècle et demi plus tard, cette critique conserve toute son actualité et synthétise parfaitement des reproches qui sont faits à la manière de gouverner du chef de l’État.
Plus particulièrement, quelle est la nature du message envoyé à des pays convoitant d’autres territoires (Iran, Israël, Corée du Nord, Japon, Chine etc.) ?
Jean-Bernard Pinatel : Cela n’a rien à voir. La Crimée est russe depuis XVIIIe siècle. Elle a été conquise sur les Tatars, vassaux de l’Empire Ottoman à l’issue de la guerre russo-turque de 1768-1774. N’oublions pas que c’est à la même date que Choiseul force Gènes à céder la Corse à la France par le traité de Versailles le 15 mai 1768.
La Chine, comme la Russie, pourrait-elle aujourd’hui réagir si des pouvoirs étrangers menaçaient les territoires qu’elle convoite ? La situation de la Russie peut-elle lui donner des idées, et si oui, comment s’y prendrait-elle ?
Jean-François Di Meglio : La situation est radicalement différente. La Chine ne pratique ni l’expansionnisme avéré ni la reconquête plus ou moins violente de « terre irredente » pour reprendre l’expression mussolinienno-d’Annuzienne. Concernant l’Europe, elle est confrontée à une contradiction entre ses principes de définition de frontières qui ne sont pas amovibles au gré de chacun, et la proclamation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’exemple (un peu à l’envers) qui plombe l’attitude européenne c’est le Kosovo et le soutien, suivi de l’invention d’une situation assez inouïe, qui a suivi la prise d’indépendance par le Kosovo, soutenu par l’Europe. En ce qui concerne la Chine, il n’y a pas de « convoitise » ou d’affichage de reconquête souhaitée, même pour Taiwan. Les revendications de la Chine, si elle en avait, sont exprimées de façon toute différente, et la réappropriation se fait toujours de façon plus « soft », ou du moins plus étouffée que par la provocation « à la russe », dont le mérite est assurément de tester les limites de ses pairs étrangers et de leur incapacité à bouger.
Les principales préoccupations de la Chine aujourd’hui sont domestiques (la lutte contre la corruption, et la gestion d’une mini-crise bancaire autour des premiers défauts de paiement sur des obligations privées). La Chine a depuis un moment su s’occuper de ses enjeux politiques, économiques et stratégiques en jouant un jeu « participatif ma non troppo », c’est-à-dire en jouant le marché pour acquérir des ressources stratégiques et en s’incluant dans le concert des nations, jusqu’à des limites soigneusement définies mais implicites. Par ailleurs, il faut noter que la Chine s’est abstenue lors du vote de l’ONU, alors qu’elle fait la plupart du temps front commun avec la Russie.
Quelles sont les limites d’un parallèle entre Russie et Chine ? Si Taïwan décidait de s’éloigner de la Chine comme l’Ukraine de la Russie, la Chine aurait-elle une vraie marge de manœuvre pour attirer de nouveau l’île dans ses filets ?
Jean-François Di Meglio : Le scénario d’élection d’indépendantistes « durs » à Taïwan est désormais de plus en plus lointain. La Chine a défini la « ligne rouge » à ne pas franchir de la part de Taïwan (la déclaration d’indépendance), mais ceci est plus à interpréter comme une acceptation que tout ce qui est « en-deçà de la ligne rouge » est tolérable, et donc comme une ouverture au dialogue, qui, de fait est désormais engagé, plutôt que comme une menace d’intervention.
Taïwan a bien le mandarin (de Chine) comme langue officielle, et le taïwanais est aussi parlé. Mais les influences sont désormais réciproques. A travers les voyages des Chinois du continent à Taïwan et leur appréciation du « système taiwanais », à travers l’action des ONG taïwanaises sur le Continent, Taïwan transforme aussi l’image que les Continentaux en avaient. Naturellement, de son côté la Chine est devenue indispensable à Taïwan, dont elle est le premier client, ce qui fait que, même économiquement, Taïwan ne peut « s’éloigner » de la Chine.
Par ailleurs, sur la question des tensions entre la Chine et le Japon, sur les îles Senkaku, le parallèle le plus approprié, même s’il diffère largement, est en fait en Mer de Chine du Sud : la ligne des « 9 points » ou selon Taïwan « des 11 points » (en cela les deux rives du détroit sont d’accord, en vertu de l’héritage de la République de Chine fondée en 1912), qui figure sur les cartes de Chine et englobe des eaux réclamées par d’autres pays. En ce qui concerne les Senkaku/Diaoyutai, on est dans une zone laissée longtemps délibérément grise (non incluse dans les négociations sino-japonaises qui a permis le rapprochement à la fin du XXème siècle) et pas du tout dans un territoire peuplé (les Senkaku/Diaoyutai ne le sont pas), dont la population peut avoir des inclinations, des racines, s’exprimer.
Y a-t-il une forme d’hypocrisie de la part de l’Occident vis à vis de Vladimir Poutine ? Que penser de la position occidentale sur certains enjeux géopolitiques tels que ceux qui se sont déroulés au Kosovo ou encore au Soudan ?
Jean-Bernard Pinatel : Les américains ont été les premiers à bafouer les grands principes qu’ils défendent aujourd’hui. Qui a envahi l’Irak pour supprimer des armes de destruction massives inexistantes et c’est l’honneur du Président Chirac d’avoir dit non. Qui a détaché le Kosovo de la Serbie après un référendum et une guerre menée par l’Otan sous commandement américain. Qui a piétiné au Soudan un principe que l’on pensait intangible en Afrique : le respect des frontières issues de la décolonisation car ces frontières traversent presque partout des ethnies, et en faisant cela au Sud Soudan, ils ont ouvert la boite de pandore comme on le voit en Centrafrique ou au Mali.
Kevin Limonier : Il est aujourd’hui bon ton de parler en Russie du « double standard » qu’appliqueraient les occidentaux en matière de politique et de droit international : il y aurait une légitimité qui ne vaudrait que pour eux, et dont le reste du monde serait privé. A cet égard, les russes se fondent bien entendu sur le précédent du Kosovo, mais également sur la politique étrangère de George Bush après le 11 septembre pour justifier la Crimée. Pourtant à cette époque Poutine n’a pas du tout protesté contre cette douteuse hégémonie américaine, car il était fort aise de pouvoir compter sur Washington pour régler certains problèmes dans le Caucase… Certes, les actions des Etats-Unis depuis le 11 septembre n’ont pas aidé. Mais que la Russie en profite pour jouer un jeu dangereux n’aidera pas non plus ! Une cristallisation des positions sur des visions aussi manichéennes, à Moscou comme à Washington, serait fortement préjudiciable à l’ordre international.
Comment réhabiliter la crédibilité de la position européenne dans le contexte géopolitique actuel ?
Jean-Bernard Pinatel : Tout simplement en ne nous trompant pas d’ennemis. Notre ennemi commun est aujourd’hui l’islamisme radical. L’Europe comme la Russie avons à l’intérieur de nos frontières 25 millions de musulmans. Ne confondons pas le message religieux et sa radicalisation dans des buts de conquêtes. Ce n’est pas la religion musulmane qui est une menace mais les islamistes qui en détournent le message en Algérie, au Mali, en Syrie, en Irak, en Tchétchénie ou au Daguestan comme les sionistes le font, de leur côté, pour la religion juive en poursuivant la colonisation rampante en Palestine. Ce sont aujourd’hui les musulmans qui sont les premières victimes de l’islamisme radical, demain ce seront les Européens et les Russes. Les Russes en ont bien plus conscience que nous car ils ont connu des attentats de même nature que le 11 septembre. [5]
C’est pour cela notamment que je défends qu’une alliance stratégique de l’Europe et de la Russie est vitale pour notre sécurité et notre développement économique. [6]
Source : ATLANTICO
[1] Le National Endowment for Democracy (NED) (en français, Fondation nationale pour la démocratie) est une fondation privée à but non lucratif des États-Unis dont l’objectif déclaré est le renforcement et le progrès des institutions démocratiques à travers le monde[1]. La plus grande part de ses fonds provient du département d’État des États-Unis, avec approbation du Congrès. L’ancien directeur de la CIA, William Colby, déclarait en 1982, dans le Washington Post, à propos du programme de la NED : « Il n’est pas nécessaire de faire appel à des méthodes clandestines. Nombre des programmes qui […] étaient menés en sous-main, peuvent désormais l’être au grand jour, et par voie de conséquence, sans controverse ». William I. Robinson, Promoting Polyarchy: Globalization, US Intervention, and Hegemony [archive], Cambridge university Press, 1996, 466 p., pp. 87-88.
[2] Ils ont été clairement définis par l’ancien conseiller national à la sécurité des États-Unis, Zbigniew Brzezinski, dans « Die einzige Weltmacht – Amerikas Strategie der Vorherrschaft »« Si l’Ukraine tombait, écrivait-il, cela réduirait fortement les options géopolitiques de la Russie. Même sans les États de la Baltique et la Pologne, une Russie qui garderait le contrôle de l’Ukraine pouvait toujours aspirer avec assurance à la direction d’un empire eurasien. Mais, sans l’Ukraine et ses 52 millions de frères et sœurs slaves, toute tentative de Moscou de reconstruire l’empire eurasien menace d’entraîner la Russie dans de longs conflits avec des non slaves aux motivations nationales et religieuses. »
[3] Eurasie : Europe+ Russie incluant la Sibérie+Asie centrale ; Heartland : Europe centrale
[4] « L’Angleterre n’a pas d’amis ou d’ennemis permanents, elle n’a que des intérêts permanents. »
http://www.revuedesdeuxmondes.fr/archive/article.php?code=68545
[5] Le 23 octobre 2002, une cinquantaine de rebelles tchétchènes dont une vingtaine de femmes en voile islamique et ceinturées d’explosifs prennent en otage les 850 spectateurs du théâtre de la Doubrovka de Moscou pendant la comédie musicale Nord-Ost, destinée à la jeunesse. Après deux jours de négociations les forces spéciales (le groupe Alfa des Spetsnaz) donnent l’assaut, en utilisant un gaz toxique paralysant. Ils réussissent ainsi à éviter l’explosion des charges en abattant instantanément les femmes kamikazes et tuent après de durs combats les 39 terroristes. Malheureusement le gaz utilisé cause la mort de plus de 100 otages[1] du fait des retards de leur prise en charge optimale par les secours.
Le 1er septembre 2004, une trentaine de terroristes islamiques, hommes et femmes prenaient en otages dans une école de Beslan en Ossétie du Nord 1200 enfants et parents. Après trois jours de négociation, un assaut des forces spéciales russes, déclenché dans des conditions obscures, libère les otages. 331 sont malheureusement tués au cours de l’assaut, en grande partie du fait des explosifs placés par les terroristes qui font écrouler le gymnase où ils étaient rassemblés.