Pour retrouver une crédibilité diplomatique, il faut une ligne et des positions claires
Je partage l’analyse de Caroline Galactéros et notamment cette phrase :
« Nous devons donc profiter du changement de pied américain pour parler immédiatement et sérieusement avec Moscou, engager une coopération sécuritaire concrète avec la Russie dans la région, et revenir dans le processus diplomatique avant qu’on ne nous ferme définitivement la porte au nez ».
Oui, en effet, seul Moscou mais aussi Téhéran peuvent nous permettre de nous réinsérer dans le jeu. Mais ce ne sera pas le cas tant que notre diplomatie ne sera pas totalement claire sur l’accord sur le nucléaire iranien. En effet, les Iraniens n’accepterons pas d’en changer une seule virgule. Or, la visite de Le Drian à Téhéran visait à leur demander de le faire. C’est ce qui a valu à Macron d’être surnommé, dans ce pays, l’essuie-glace (un coup à gauche, un coup à droite). Nous sous-estimons la résilience de l’Iran et de son régime car toutes les menaces américaines au lieu de le déstabiliser le renforce.
Pour retrouver une crédibilité diplomatique il faut une ligne et des positions claires sur tous les grands dossiers et cela ne peut être fait que si la France, après s’être totalement vassalisée sous Hollande aux USA, arrête de vouloir ménager la chèvre et le choux sous Macron et adopte une politique étrangère fondée sur des principes intangibles du droit international :
- la non intervention dans les affaires intérieurs d’un Etat ;
- le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes par référendum et supprime définitivement le droit d’ingérence humanitaire prôné par Kouchner qui a abouti aux désastres libyens et syriens, a favorisé le développement de l’Etat islamique et a mis en danger la sécurité des Français.
Source : FIGARO VOX
Date de publication : 28 décembre 2018
Général (2S) Jean-Bernard PINATEL
Secrétaire Général du Think Tank GEOPRAGMA
Auteur de « Histoire de l’Islam radical et de ceux qui s’en servent », Lavauzelle, Mai 2017