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L’Iran accroit sa pression pour obtenir un retrait total des forces américaines d’Irak

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Le 27 février 2009, dans un discours sur la base de Marines de Camp Lejeune, en Caroline du Nord (Sud-Est), Barack Obama avait annoncé que les derniers soldats américains quitteraient l’Irak avant la fin décembre 2011. Aujourd’hui, il reste en Irak un peu moins de 50 000 militaires américains, répartis dans une dizaine de bases.

A Bagdad, les ministres de l’Intérieur et de la Défense du gouvernement Maliki ne sont toujours pas nommés, l’Intérieur devant revenir à un chiite et la Défense à un sunnite.

Mais le premier ministre, Nouri Al Maliki, a refusé jusqu’à présent les candidats pressentis souhaitant la nomination de responsables sans envergure à ces postes essentiels pour la sécurité, afin de conserver tout le pouvoir entre ses mains. Un ancien officier sunnite qui était considéré comme favori pour occuper le poste de ministre de la Défense a fait l’objet d’un attentat par stick-bombe sous sa voiture et est gravement blessé.

C’est dans ce contexte que surviennent des déclarations contradictoires de responsables américains sur le respect du calendrier annoncé de retrait total des forces américaines.

L’Iran de son côté refuse de voir perdurer des bases américaines à ses frontières et accentue la pression, via les milices de Moktada Sadr, pour que le calendrier annoncé soit respecté.

Ainsi le mois dernier, Moktada Sadr a menacé « d’intensifier la résistance armée » et de « réactiver l’Armée du Mahdi » si les troupes américaines restaient en Irak après le 31 décembre prochain. Des dizaines de milliers de ses partisans ont ainsi défilé le 21 mai dans les rues de Bagdad, menaçant de reprendre la lutte armée si les forces américaines ne quittent pas le pays, comme prévu. A Bassora, c’est plus de 5.000 personnes qui ont lancé le même avertissement aux États-Unis.

Sur le terrain, l’Iran, par l’intermédiaire de milices à sa solde, accentue la pression contre les bases américaines.

Cinq roquettes Katiouchas ont été tirées à l’aube du 6 juin contre l’immense base américaine de Camp Victory, à l’Ouest de Bagdad, tuant 5 soldats américains.

Au Sud, l’aérodrome de Bassora, où est située une autre base américaine, a été visé en mai par trois attaques de missiles Katiouchas tandis que les convois américains ont subi deux attaques à l’engin explosif. Trois militaires américains auraient été blessés au cours de ces attaques.

Alors que la sécurité continue à s’améliorer globalement en Irak depuis 2009, le non-respect du calendrier annoncé risquerait de replonger le pays dans la guerre civile.

Général (2S) Jean-Bernard PINATEL

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