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OTAN en Libye

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La stratégie d’attrition du potentiel libyen

Bilan entre le 15 avril et le 27 Mai

Conscient que l’on ne gagne pas une guerre avec de seules frappes aériennes, la stratégie de l’OTAN est révélée par le bilan des cibles visées par ses frappes. En effet, en compilant les communiqués diffusés quotidiennement par l’OTAN entre le 15 avril et le 27 mai et publiés sur son site [1], on constate que sur 839 tirs effectués, les dépôts de munitions ont été visés 315 fois et les postes de commandement et de contrôle 60 fois, essentiellement à Tripoli (26) et à Sirte (17).

Quant au potentiel de combat libyen, 73 chars et 71 canons ou lance-roquettes ont été détruits dont la moitié à Misratah (respectivement 29 et 28), à Zintan (13 et 13) et à Brega (10 et 13).

Les frappes aériennes de la Coalition, entre le 15 avril et le 27 mai
Left Right
TRIPOLI – 189 tirs dont :
  • 26 sur PC
  • 67 sur dépôts de munitions
  • 22 sur missiles ou canon AA
  • 15 sur des VTT
  • 4 sur des chars
  • 1 sur lance roquettes ou canon SS.
MISRATAH -182 tirs dont :
  • 5 sur PC
  • 18 sur dépôts de munitions
  • 19 sur missiles ou canon AA
  • 6 sur des VTT
  • 29 sur des chars
  • 28 sur lance roquettes ou canon SS.
BREGA – 46 tirs dont :
  • 3 sur PC
  • 1 sur Missiles ou canon AA
  • 1 sur des VTT
  • 10 sur des chars
  • 13 sur lance roquettes ou canon SS.
SIRTE – 124 tirs dont :
  • 17 sur PC
  • 76 sur dépôts de munitions
  • 0 sur missiles ou canon AA
  • 6 sur des VTT
  • 6 sur des chars
  • 8 sur lance roquettes ou canon SS.
ZINTAN – 82 tirs dont :
  • 34 sur dépôts de munitions
  • 6 sur missiles ou canon AA
  • 13 sur des chars
  • 13 sur lance roquettes ou canon SS.
HUN – 84 tirs dont :
  • 8 sur PC
  • 40 sur dépôts de munitions
  • 36 sur des véhicules stockés.

Ainsi il apparaît clairement que l’OTAN a choisi de priver les forces du Colonel Kadhafi de munitions et de moyen de commandement et ne s’est attaqué aux forces de combat (blindés et lance-roquettes multiples ou canons), objectifs très fugitifs, que lorsque la situation sur le terrain l’exigeait comme à Misratah et à Zintan, où se trouvait le deuxième échelon des forces libyennes, et à Brega pour protéger la ville de Aydabiya.

La Libye étant soumise à un blocus maritime et à un embargo militaire, dès que les insurgés, entrainés et armés, reprendront l’offensive, ils ne trouveront plus, face à eux, des forces capables de mener des combats de haute intensité, faute de munitions.

Cette stratégie a aussi l’avantage de limiter les pertes de la population civile, les dépôts de munitions se trouvant dans des endroits relativement isolés et de minimiser les risques de méprises entre amis et ennemis.

Général (2S) Jean-Bernard PINATEL

[1] www.nato.int

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