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Analyse de la situation en Libye à l’orée de 2017

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Vers une prise de pouvoir du Général Khalifa Haftar ?

Synthèse

En Libye, l’année 2017 va commencer avec une situation profondément modifiée par rapport à janvier 2016 tant sur les plans politique que sécuritaire. Cette évolution constitue un succès pour la politique Russe et chinoise en méditerranée orientale et annonce l’échec de l’accord de Tunis de décembre 2014, réalisé sous l’égide de l’ONU et soutenu par les puissances occidentales.
Sur le plan sécuritaire, comme on pouvait l’entrevoir au début 2016, la greffe de Daech n’a pas réussi à prendre en Libye. L’Etat islamique a été chassé de sa ville-base de Syrte par la milice de Misrata après quatre mois de durs combats durant lesquels elle a subi des pertes importantes qui l’ont affaibli. Le Général Kafila Haftar en a profité pour s’emparer presque sans combattre du croissant pétrolier Libyen, lui permettant avec son allié, la milice de Zintan, de contrôler désormais toute la production pétrolière et gazière libyenne qui a été relancée. Cette victoire a conduit le Conseil municipal de Misrata à donner des gages au général Kalifa Haftar.
Sur le plan politique, ces actions, qui sont probablement l’amorce d’un ralliement de Misrata au général Haftar, fragilisent le Conseil de Présidence issu de l’accord de Tunis de décembre 2014 et qui est présidé par Fayez el-Sarraj et dont les misratis étaient le principal soutien. Face à cette situation c’est clairement le Général Haftar qui tient dans ses mains l’avenir du pays à condition qu’il arrive à pérenniser son rapprochement avec Misrata.

Perspective pour 2017

Soutenu par l’Egypte, la Russie et la Chine, il est probable que le Général Haftar parvienne à s’entendre avec Misrata.
Deux options s’offrent alors à lui.
Soit il peut négocier un accord avec Abdelhakim Belhadj l’homme fort de Tripoli et le chef de guerre le plus expérimenté du pays ainsi qu’avec Mohamed Sawan, le chef des Frères Musulmans qui est affaibli notamment parce qu’il a subi une défaite aux élections législatives de 2014 et a perdu son soutien à Rome avec la démission de Matteo Renzi. Si ces conditions sont remplies, la Libye peut entrer sans conflit dans une phase de consolidation qui restera néanmoins fragile.
Soit il ne le veut pas ou ne peut pas s’entendre avec Abdelhakim Belhadj, alors avec l’appui des milices de Misrata et de Zantan, il est en mesure d’organiser un coup de force pour se rendre maître de Tripoli, imposant la réconciliation nationale par la force et sous sa seule autorité.

La situation des forces en présence début 2016 [1]

La milice de Misrata

Elle comprenait environ 20.000 hommes ce qui en faisait la force la plus importante du pays. Les « Misrati » ont pour ambition de contrôler la vaste région centrale autour de Misrata, grande ville portuaire. Les frères musulmans, avec l’aide des services secrets d’Erdogan, essaient de l’infiltrer pour la contrôler. De leur côté les services italiens ont conservé des liens étroits avec Misrata et les frères musulmans comme l’a prouvé l’intervention humanitaire qu’ ont réalisé les forces spéciales italiennes [2]. Le 11 janvier, elles ont posé un C-130 à Misrata avec des médecins et des infirmiers pour évacuer 15 Libyens, grièvement blessés, lors de l’attentat du 7 janvier contre le Centre de formation de la police de la côte libyenne. Ces blessés ont ainsi été pris en charge et rapatriés sur l’hôpital militaire de Celio en Italie. C’était la première fois depuis les évènements de 2011, qu’une force occidentale se posait sur le sol libyen.

La milice de Zintan

C’est la seconde milice la plus importante en Tripolitaine. Elle a joué un rôle important pour la libération de Tripoli, lors des batailles dans le Djebel Nefoussa. Elle contrôle une partie des montagnes de l’ouest, des frontières avec l’Algérie et la Tunisie et la Hamada Al-Hamra, vaste étendue désertique qui s’étend jusqu’au grand Sud. Elle tient sous sa coupe le pétrole de la Tripolitaine et détient le fils de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam qu’elle refuse de livrer à la justice nationale et internationale.

Les milices du général Khalifa Haftar

Le général a regroupé sous sa bannière des éléments de l’armée régulière libyenne, dont les forces de l’armée de l’air et a su attirer et obtenir l’appui de la milice de Zintan. Son PC se trouve à Al-Abyar (à l’est de Benghazi). Un grand nombre de conseils municipaux de l’Est – dont celui de Benghazi – se sont ralliés à sa cause, tout comme la Chambre des représentants de Tobrouk. Cette milice est clairement soutenue par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Khalifa Haftar a mené durant l’année 2016 une offensive chasser définitivement les islamistes de Benghazi. Cette offensive est perçue par le négociateur de l’ONU comme mettant en cause le projet de formation d’une armée « nationale » liée au « gouvernement d’union nationale » de Fayez Sarraj et adoubée par l’ONU [3]. Il a su attirer et obtenir l’appui de la milice de Zintan.

Les milices islamiques et Daech [4]

Un grand nombre de Libyens avaient déjà combattu avec Daesh en Iraq et Syrie [5]. Ces combattants étaient rentrés en Libye en 2015 tout en conservant des relations étroites avec leurs contacts en Iraq et en Syrie. Ils s’étaient initialement établis à Derna et se sont nommés « Wilaya Barqa » sous le commandement d’Abou al-Mughirah Al-Qahtani, décrit comme le « chef délégué pour la Wilaya libyenne ». L’apport de combattants de Tunisie et d’Algérie et de transfuges d’autres groupes islamistes libyens était à l’origine de son expansion relativement rapide. Daech était organisé en 3 Wilayas [6] et compterait 2 000 à 3 000 djihadistes.
Dans mon évaluation de janvier 2016, je soutenais que Daech était perçu par les autres organisations islamistes comme extérieur à la Libye. Ainsi les combattants de Daesh ont été chassés de Derna non pas par le général Haftar mais par une coalition de milices islamiques locales qui se sont unies dans le « Conseil de la Choura des moujahidines de Derna » dont Ansar al-Charia, la branche libyenne d’Al-Qaeda. De même, Daech qui s’est implanté à Syrte en février 2015 à l’issue de combats contre les forces du Bouclier de la Libye, se heurtait toujours à une résistance d’habitants armés et des affrontements sporadiques mais violents se poursuivent dans Syrte.
Daech n’était pas au début de 2016 dans une position comparable à celle qu’il occupait en Syrie et en Irak ni sur le plan de la force militaire ni sur celui des ressources économiques. Il n’avait pas les moyens de s’emparer de champs pétrolifères et d’infrastructures pétrolières en Libye [7], de les conserver et de les exploiter.

La situation à l’orée de 2017

Daech a été chassé de Syrte et ne possède plus aucune ville-base en Libye.

La mainmise de Daech, le 5 mai 2016, sur le croisement de Bougrine (100 km à l’est de Misrata et menant vers le Sud) a décidé les milices de Misrata à déloger Daech de Syrte [8]. La milice de Misrata avec l’appui d’une brigade originaire de la ville amazigh (berbère) de Nalout, dans les monts Nefoussa, à l’ouest de la Libye qui a mené l’attaque contre les djihadistes de Syrte, appuyée par l’aviation américaine guidée par des forces spéciales anglo-américaines.
Mais les combattants de l’opération « Al-Bunyan Al-Marsous » (« Structure solide ») ont subi des pertes importantes face aux djihadistes qui ont défendu leurs positions pied à pied. En quatre mois de combats, on compte plus de 530 morts et 2 500 blessés du côté d’Al-Bunyan Al-Marsous, dont 90 % sont des hommes de Misrata.

Après les djihadistes de Daech, les frères Musulmans sont en perte de vitesse en Libye.

Mohamed Sawan avait réussi à s’imposer avec son parti comme la force dominante au sein du Congrès national de juillet 2012 à août 2014. Le PJC avait obtenu moins de voix que son rival de l’Alliance des Forces nationales du très médiatique Mahmoud Jibril. Mais sa formation étant mieux organisée, il avait réussi à rallier une large majorité d’élus indépendants et avait fait basculer le Congrès en sa faveur. Son parti avait pu faire adopter une loi d’exclusion politique pour les personnalités politiques ayant joué un rôle sous Kadhafi. Cette loi lui avait permis d’écarter son principal adversaire Mahmoud Jibril.
Les élections de 2014 n’ont permis d’élire que 188 députés sur 200 à cause des combats dans certaines régions du pays. Mohamed Sawan a subi une vraie défaite puisqu’il ne peut plus compter que sur une quarantaine de députés dans la nouvelle Assemblée, les Frères Musulmans étant rejetés par les modérés pour leur islamisme mais également par les islamistes radicaux d’Abdelhamid Belhad pour leur tempérance.

Le Général Hatar s’empare du croissant pétrolier et rend obsolète l’accord de Tunis du 6 décembre 2015.

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Les pertes e la milice de Misrata ont laissé le champ libre à l’Armée nationale libyenne (ANL) du Général Haftar qui a lancé début septembre une opération appelée « Surprise foudroyante ». Les forces del’ ANL ont pris facilement en quelques jours les ports de Ras Lanuf, Es Sider et Brega sans que les Petroleum Facilities Guards (PFG), la milice paramilitaire dirigée par le jeune Ibrahim el-Jadhran [9] s’y opposent réellement. En effet fin août, une nouvelle grève des PFG avait montré la fragilité du pouvoir d’Ibrahim el-Jadhran, plus business man que chef de guerre. Les notables de la tribu des Megrahi dont sont issus de nombreux éléments des PFG ont senti alors le vent tourner et les ont appelés à rendre les armes sans combattre.
Cette victoire du Général Haftar met en lumière l’impuissance de Fayez el-Sarraj [10]. De plus, elle fournit une preuve supplémentaire de l’influence grandissante de la Russie en méditerranée orientale.
Cette impuissance trouve sa source dans le sentiment que Fayez el-Sarraj est l’homme lige de l’Occident. Or, le peuple libyen dont l’ADN tribal a subi pendant plus de 40 ans la greffe de la propagande nationaliste de Kadhafi et anti-occidentale des Frères Musulmans, perçoit dans sa majorité Fayez el Sarraj comme un valet d’un occident qui veut faire main basse sur les immenses ressources pétrolières et gazières de la Libye.
Fayez el-Sarraj est appuyé par les six pays de la communauté internationale (États-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne, Italie et France) qui exigeaient un retrait immédiat des forces de Haftar du croissant pétrolier. La coalition occidentale s’est trouvée confrontée au refus de l’Égypte, associée à la Russie et à la Chine de s’associer à une quelconque condamnation par le Conseil de sécurité de l’ONU de l’action de force entreprise par le général Haftar. Ce dernier, que l’on présentait comme un agent de la CIA, était allé en juin 2016 à Moscou demander le soutien russe [11]. Il y est d’ailleurs retourné les 27 et 28 novembre 2016 pour une visite de 48 h.

Dès le mercredi 14 septembre le président de la compagnie pétrolière nationale en Libye (NOC) déclarait la reprise immédiate des exportations et annonçait un triplement des exportations de pétrole avant la fin 2016.

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Vers une prise de pouvoir en Libye du général Khalifa Haftar ?

Le ralliement de Misrata ?

Allié à la milice de Zintan qui contrôle les terminaux de la région de Tripoli, le général Khalifa Haftar, est en mesure de dicter sa loi. D’autant plus que les forces misraties, seules à même de s’opposer à lui, ont été affaiblies par la bataille de Syrte et ne sont pas en mesure de se relancer immédiatement dans une autre bataille. Pour convaincre les Misratis et l’Italie, qui a une influence importante dans cette ville, d’accepter cette mainmise sur le croissant pétrolier, Khalifa Haftar est aujourd’hui en mesure de couper (avec l’aide des Zintan, ses alliés dans l’ouest du pays), l’approvisionnement du gazoduc Greenstream transportant le gaz de l’ENI vers l’Italie [12].

Cette victoire conduit à une quasi défection de Misrata qui constituait jusqu’à présent le noyau dur de la coalition Al Fajr Libya contrôlant l’ouest de la Libye et qui soutenait le Président du Conseil présidentiel [13], présidé par Fayed el Sarraj [14].

En effet, selon Maghreb confidentiel [15]: « c’est à l’initiative du président du conseil municipal de Misrata, Mohamed Miftah Eshtawi que des brigades misraties ont pris le contrôle, le 10 décembre, d’un dépôt d’armes situé à Tamina, dans la banlieue sud de la ville, saisissant une grande quantité de munitions destinée aux derniers combattants islamistes (y compris certains Misratis) qui affrontent les hommes de Khalifa Haftar à Benghazi. Parallèlement, Mohamed Miftah Eshtawi a ordonné, le même jour, la fin de toute expédition d’aide par voie maritime en direction de Benghazi. Cette décision cible directement les adversaires de Haftar, dont l’essentiel du ravitaillement transite par un petit port situé à Ganfouda, dernier quartier sous leur contrôle ».

Si les informations de Maghreb confidentiel sont fondées, la signification et les conséquences de cet événement sont considérables. Cela signifie premièrement que le Président du conseil Fayed el Sarraj perd ses deux principaux soutiens qui étaient Abderrahmane Souihli, et son neveu Ahmed Myitig, vice-président du Conseil de la présidence du gouvernement, originaires tous deux de Misrata. Ahmed Myitig, est un homme d’affaires né en 1972 à Misrata et était soutenu ouvertement par Rome [16]. Par ailleurs, le camp de Tamina appartenait à Anwar Sawan, jusque-là principal armurier des milices misraties et parent de Mohamed Sawan [17], dirigeant des Frères musulmans libyens. Cette action sur le dépôt de Tamina consacre donc également une perte d’influence des Frères Musulmans à Misrata.

Les perspectives en 2017

Comme le constatait le Secrétaire général de l’ONU dans son rapport du 1er décembre 2016 sur la Mission d’appui des Nations Unies en Libye, la situation politique est toujours bloquée. Le Conseil de la Présidence est incapable de mettre en application l’Accord politique libyen conclu en décembre 2015. La capitale Tripoli est toujours sous le contrôle d’une mosaïque de groupes armés. Les institutions parallèles sont restées en place. Le « Gouvernement intérimaire » basé à Beïda a refusé de reconnaître le Conseil de la présidence et continue d’exercer son autorité dans l’est du pays, encourageant ainsi le fonctionnement des institutions parallèles, y compris d’une succursale de la Central Bank of Libya à Benghazi.

Face à cette situation, soutenu par l’Egypte, la Russie et la Chine, c’est clairement le Général Haftar qui tient dans ses mains l’avenir du pays à condition qu’il parvienne, ce qui est probable, à s’entendre avec Misrata.
Deux options s’offrent alors à lui.
Soit il peut négocier un accord avec Abdelhakim Belhadj l’homme fort de Tripoli et le chef de guerre le plus expérimenté du pays ainsi qu’avec Mohamed Sawan, le chef des Frères Musulmans qui est affaibli notamment parce qu’il a subi une défaite aux élections législatives de 2014 et a perdu son soutien à Rome avec la démission de Matteo Renzi. Si ces conditions sont remplies, la Libye peut entrer sans conflit dans une phase de consolidation qui restera néanmoins fragile.
Soit il ne le veut pas ou ne peut pas s’entendre avec Abdelhakim Belhadj, alors avec l’appui des milices de Misrata et de Zantan, il est en mesure d’organiser un coup de force pour se rendre maître de Tripoli, imposant la réconciliation nationale par la force et sous sa seule autorité.


Général (2S) Jean-Bernard PINATEL

[1] Lire ma précédente analyse : Les conditions politiques d’une intervention militaire directe en Libye ne sont pas réunies

[2] Une intervention humanitaire italienne en Libye très politique

[3] Source intelligence on-line : Martin Kobler, représentant de l’ONU, s’exprimant à huis clos devant le Comité politique et de sécurité de l’Union européenne, a vivement critiqué l’offensive.

[4] L’importance de la Libye pour l’Etat Islamique (Daech) ressort aussi de la nomination par Abou Bakr al-Baghdadi et de 8 de ses proches collaborateurs à la tête de Daesh en Libye, notamment Wissam Al Zubaidi (alias Abou Nabil Al Anbari), Turki Moubarak Al Binali (alias Abou Sufian) et Abou Habib al-Jazrawi. En septembre 2014, la déclaration d’allégeance à Daesh s’est déroulée en présence d’émissaires d’Al-Bahgdadi. Abu al-Bara al-Azdi, un yéménite, et Al-Jazrawi, un saoudien, se sont rendus à Derna pour l’occasion. Al-Baghdadi a en outre envoyé en Libye, en 2015, le prédicateur bahreïnien Turki Al-Binali, membre du conseil religieux de Daesh.

[5] (environ 800 qui avaient formé la Brigade Al-Battar).

[6] Tripolitaine (avec Tripoli et Syrte), la Wilaya Barqa (Cyrénaïque, avec Derna et Benghazi) et la Wilaya du Fezzan (sud).

[7] Libye : l’EI attaque des installations pétrolières

[8] http://www.elwatan.com/archives/article.php?id_sans_version=320915

[9] Est un commandant de la révolution libyenne chef de la milice de Ajdabiya dans l’est de la Libye .

[10] Le gouvernement d’union nationale, ainsi que les six pays de la communauté internationale (États-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne, Italie et France) qui exigeaient un retrait immédiat des forces de Haftar, se trouvent devant l’obligation de composer avec cette nouvelle donne. Ils n’avaient, d’ailleurs, pas le choix puisque l’Égypte, associée à la Russie et à la Chine, s’était opposée à une quelconque condamnation, par le Conseil de sécurité de l’ONU, à l’action de force entreprise la semaine dernière par le général Haftar.

[11] Etait déjà à Moscou en juin 2016 ; il y avait rencontré le ministre de la Défense Serguei Shoigu, et le secrétaire du Conseil de sécurité nationale Nikolaï Patrouchev.

[12] Maghreb confidentiel n°1215 du15/09/2016.

[13] Le Conseil présidentiel, est une institution exécutive créée en Libye par un accord politique signé sous l’égide de l’ONU le 17 décembre 2015 Ce conseil Présidentiel composé de neuf personnalités, dont un président et trois vice-présidents issus chacun de l’une des trois régions du pays, la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Fezzan. Son Président est Fayez el-Sarraj. Premier vice-président : Ahmed Miitig. Membres : Fathi al-Mijabri ;Ali Faraj Qatrani ; Abdoulsalam Kajman ;Omar al-Aswad ; Moussa Balkani ; Mohammed al-Mimari ; Ahmad Hamza al-Mahdi.

[14] Il prend ses fonctions à Tunis le 12 mars suivant à la tête d’un gouvernement installé sans vote de confiance, mais qui est soutenu par la France, les États-Unis, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni.Le nouvel exécutif, qui justifie sa légitimité par une pétition signée par la majorité des membres de la Chambre des représentants, s’installe à Tripoli le 30 mars. Le lendemain, dix villes de l’Ouest du pays, dont Sabratha, Zaouïa et Zouara annoncent leur soutien au gouvernement d’union nationale. Enfin, le 5 avril, le gouvernement de Tripoli lui cède également le pouvoir.

[15] Maghreb confidentiel n°1228 du 15/12/2016 « La détente entre Misrata et Khalifa Haftar s’est également jouée dans le Fezzan, avec la prise de la base aérienne militaire de Barak Shati (à 60 km au nord de Sebha) par les hommes de Haftar. Arrivé le 12 décembre pour reprendre les clefs de la base, le colonel Mohamed Ben Nayel n’a pas eu à combattre : il a longuement négocié l’évacuation de la 3e Force, à dominante misratie, qui occupait les lieux jusque-là. Cette politique de bon voisinage envers le général de l’Est a été précédée par plusieurs mois de pourparlers, parrainés par des personnalités telles que l’ex-chef du conseil militaire de Misrata, Salem Jouha ou le chef du Conseil des notables de Misrata, M’hamed Abdallah Abdelali ».

[16] Le ministre italien des affaires étrangères, Paolo Gentiloni, avait annoncé, le 12 septembre, l’installation, à Misrata, d’un hôpital de campagne protégé par 200 parachutistes pour soigner les blessés de Syrte.

[17] Il a passé huit années dans les geôles de Kadhafi avant d’être libéré en 2006.

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